Marie Berson, la DJ qui donne de la voix

Artistes

Par David Leprince
le 17 mars 2023

Dans un univers inondé de BPM et de machines, elle a fait de sa voix son atout et sa force. Marie Berson est musicienne, vocaliste et DJ. Avec sa voix soul/jazz, elle vient cajoler les basses de sa Deep House en y insufflant une bonne dose de groove. Quand Toulouse rencontre Chicago. How deep is your House Marie ?

Photos @xerce

Ton parcours musical vers la House a été jalonné de nombreuses étapes. Raconte-nous.

J’ai appris la flûte pendant six ans dans une école de musique. J’ai pensé à un moment me diriger vers le Conservatoire mais je n’étais pas assez mûre dans ma tête à l’époque. J’ai ensuite joué dans beaucoup d’orchestres classiques mais aussi des bandas (fanfares du Sud-Ouest ndlr). Puis j’ai commencé à me produire dans des formations funk et soul. Je chantais et jouais sur scène de la flûte. Et j’ai gardé mon instrument quand je suis devenue DJ.

Tu as cette spécificité d’être DJ, flûtiste et vocaliste. Comment ça se concrétise dans ta façon de faire la musique ?

Effectivement, je suis DJ, chanteuse et musicienne. J’intègre parfois ma flûte traversière dans mes mix. Je chante depuis que je suis gamine et ma voix reste mon principal instrument. Des labels comme Moulton Music ou des producteurs me sollicitent pour des collaborations en studio. Par exemple, j’ai le projet d’enregistrer 25 voix a cappella pour un producteur qui souhaite les utiliser pour ses sets. Dans mes DJ sets, je chante également pour ajouter de l’impact et donner à mes performances une vraie plus-value. De plus en plus, je me mets aussi à la production, notamment pour avoir des dates. Car un DJ, s’il veut jouer, il faut qu’il se mette à la production. Sinon tu n’as aucune visibilité. Je suis donc un peu sur tous les champs.

Et comment intègres-tu la flûte dans tes sets ?

En général, je l’utilise surtout pour des intros. Mais tout dépend du format de scène. Si je suis dans un format festival, je ne l’utilise généralement pas parce que le public va être moins réceptif. En tout cas, je n’y ai pour l’instant pas trouvé de réel intérêt. En club c’est différent. Le concept flûte, je l’ai utilisé notamment pour des lives à Radio FG ou sur des scènes plus intimistes, plus tranquilles. Jusqu’à présent, c’est vraiment la voix que j’ai mis en avant, mais je réfléchis à de nouveaux projets dans lesquels je pourrais plus intégrer la flûte.

Avec quel matériel joues-tu ?

En live, je mixe sur Pioneer et à la maison, j’ai un Traktor Kontrol S4 de Native Instruments. J’utilise aussi une pédale de voix pour ajouter un peu d’effets type delay, reverb…

Comment travailles-tu pour la partie collaboration vocale ?

En général, on m’envoie une démo pour construire une vraie ligne conductrice de chant ou juste pour poser ma voix, qui sera ensuite samplée. J’essaie toujours de proposer quelque chose de différent et non pas uniquement poser ma voix.

Et quand le track sort, ta collaboration est considérée comme un featuring ?

Oui, toujours. Et le track ne sortira pas tant que je ne l’ai pas validé car j’estime que c’est de la coproduction. Pour éviter que cela arrive, on se fait pas mal de feedbacks avec le producteur.

Quels moyens utilises-tu pour diffuser et faire ta connaître ta musique ?

Il y a toujours l’incontournable radio FG où j’ai fait quelques livestreams. Je suis aussi présente sur les plateformes type traxsource ou beatport, où les DJ peuvent acheter des morceaux. Et évidemment, les réseaux sociaux !

Entre les collaborations vocales et la partie DJ, quelle est la plus rémunératrice aujourd’hui ?

Je n’ai malheureusement pas de dates tous les week-ends. Donc clairement ce sont les collaborations qui sont les plus intéressantes financièrement.

Et c’est difficile pour toi de trouver des dates où de te produire ?

Oui car je n’ai pas de booker, donc c’est à moi de les chercher. Et même si les choses bougent, c’est toujours plus difficile de trouver une date si on est une femme.