LA PRISE DE BATTERIE CÔTÉ MICROS
Répondant à de nombreuses demandes, je vais orienter cette nouvelle série de « Techniques de mix » vers la prise de son et le mixage par famille d’instruments… Et pourquoi ne pas entamer ce nouveau volet comme on débute un soundcheck ? Par la batterie… Allez, c’est parti : grosse caisse… 3, 4 !
Aujourd’hui, nous voici invités dans un studio d’enregistrement, plein de charme, à mi-chemin entre la grosse installation home-studiste et le studio commercial. Son propriétaire, Jean-Marc, m’ayant récemment demandé de le coacher dans le domaine de la prise de son de batterie, nous nous sommes donc installés chez lui, quelque part entre Melun et Fontainebleau, alors que Benjamin Jouet, un excellent musicien et professeur de batterie, venait nous prêter main-forte en assurant la « performance batteur » de ce module de formation. Je leur ai donc naturellement proposé de m’appuyer sur ce « Drums Day » pour vous parler de ce vaste et complexe sujet. Merci à tous les deux d’avoir aussi spontanément accepté !
Quelle pièce choisir ?
On ne peut pas évoquer l’enregistrement de la batterie sans parler en premier lieu de la pièce dans laquelle nous allons poser nos micros. Pour sonner, cet instrument, plus que tout autre peut-être, a besoin d’espace et de volume. Du fait des transitoires importantes et du niveau acoustique élevé, les parois trop proches, mur ou plafond, sont directement et automatiquement perceptibles ! Il faut donc privilégier un lieu relativement spacieux et si possible avec une certaine hauteur sous plafond.
L’idéal, en la matière, est de disposer d’au moins 3 mètres avant traitement acoustique. Il faut être réaliste, dans un environnement domestique, la chose est assez rare et dans notre exemple d’aujourd’hui, la hauteur moyenne se situe plutôt aux environs de 2,30 m. Oui mais alors… est-ce tout de même jouable ? Soyons clairs, si votre cabine de prise culmine à 1,80 m, malheureusement il n’y a pas grand-chose à faire car, à moins de jouer à plat ventre sur un set monté à 50 cm du sol… nous sommes en deçà du strict minimum ! Si en revanche vous ne disposez que d’une hauteur d’un peu plus de 2 m et qu’il vous manque les 40 ou 60 cm qui libéreraient vos résonances, tout n’est pas perdu et quelques astuces peuvent vous tirer d’affaire. Les diffuseurs et autres systèmes de diffraction permettent de simuler une hauteur légèrement supérieure à la réalité en dispersant l’énergie et en évitant le retour immédiat et direct des réflexions. Je garde un excellent souvenir de la mise en œuvre du plafond de diffraction de Christian Malcurt dans le studio 1 de Plus XXX. Cette pièce sonnait merveilleusement bien malgré cette limite physique normalement très contraignante !
Retrouvez la suite de cette pédagogie dans KR n°305…