Pour leurs marques propres, Bird et Eagletone, des membres de l’enseigne Woodbrass ont une fois de plus fait le déplacement à Shanghai pour développer leurs activités. Nous en avons profité pour aller à la rencontre de Christophe Chauvin, président de Woodbrass, pour quelques questions.
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KR : Vos marques propres, Bird et Eagletone, sont développées en Chine. Combien de personnes travaillent pour Woodbrass sur le territoire chinois ?
Christophe Chauvin : Nos marques propres sont avant tout développées en France par un travail collaboratif entre nos chefs produits, nos luthiers, nos conseillers. Une grande partie est fabriquée en Chine, mais nous travaillons aussi avec d’autres pays comme le Vietnam, l’Inde, le Canada, le Portugal, les États-Unis et bien sûr la France… Notre force par rapport aux marques traditionnelles est que nous sommes en contact permanent avec les musiciens à travers nos magasins parisiens et nos magasins partenaires en province. Nous possédons un puissant call center, une présence sur les réseaux sociaux, les concerts, les festivals… Cette proximité nous permet de mieux comprendre leurs besoins et de sentir les tendances.
Quel est l’intérêt pour vous d’assister au Music China et quel type de business faites-vous sur place ?
Cela nous permet de rencontrer en très peu de temps une grande partie de nos partenaires chinois, dont certains avec qui nous travaillons depuis plus de quinze ans. Cela nous permet également de trouver de nouveaux fournisseurs potentiels. Cette année, nous en avons rencontré 25 et nous avons profité d’être sur place pour visiter dix usines à la suite du salon afin de vérifier la qualité de leur installation, le respect des normes et le traitement des ouvriers.
Comment se positionnent vos deux marques sur le marché mondial et notamment en Chine ?
Les instruments proposés sous les marques Bird et Antoine Sonnet sont similaires à ce que proposent tous les gros sites internet ou les supermarchés. C’est de l’entrée de gamme avec un bon rapport qualité/prix. Nous refusons cependant de mettre sur le marché des instruments dont la qualité est déplorable comme peuvent le faire certains de nos confrères peu scrupuleux. Ce n’est peut-être pas judicieux d’un point de vue business, mais, étant des musiciens nous-mêmes, nous avons quand même une éthique !
Pour la marque Eagletone, le positionnement est différent, nos instruments sont développés par nos spécialistes selon un cahier des charges précis, amenant de l’innovation, comme n’importe quel instrument dit de « grandes marques ». Nous travaillons d’ailleurs souvent avec les mêmes usines, mais « chut… il ne faut pas le dire ! » C’est un véritable avantage, puisque nous supprimons tous les intermédiaires, que ce soit les grossistes mais aussi les financiers qui se servent au passage. Le grand gagnant est donc le musicien, à qui nous pouvons proposer des instruments ayant de meilleures spécificités, notamment au niveau des matériaux utilisés, pour un prix beaucoup plus attractif.
À l’issue de ce déplacement chinois, quelles vont être les prochaines innovations sur votre marque Eagletone ?
L’innovation ne vient pas de la Chine mais de la France. Nous devons par contre accompagner nos partenaires chinois pour nous suivre dans cette innovation. C’est également la raison de cette visite que nous avons faite chez eux après le salon. La seule chose que je peux vous dire : « Nous n’avons pas perdu notre temps et l’année 2019 va être riche en nouveautés. Il va falloir nous suivre… »