KR: Pouvez-vous revenir sur la genèse du concours Radio France nouvOson?
Anne Brunel: Le concours nouvOson est né du souci de faire connaître le site de diffusion d’oeuvres sonores en son spatialisé créé par Radio France en mars 2013 et de fédérer autour de lui une communauté d’audiophiles et de créateurs sonores. Le lancement d’un concours de création sonore correspond également pour nous à une forme de recherche de nouveaux talents parmi lesquels peuvent se révéler de potentiels auteurs de programmes en 5.1 à inclure dans nos appels à projets.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la division Radio France Nouveaux médias et plus spécifiquement la partie nouvOson?
La direction des nouveaux medias de Radio France est dirigée par Joël Ronez. Il s’agit de l’une des directions transverses de Radio France.Elle agit avant tout en support des besoins des chaînes de Radio de Radio France en termes de nouveaux médias: besoins de sites internet performants et d’application (mobile et tablettes) en accord avec les usages; besoin d’accompagnement sur des projets éditoriaux originaux; besoins de formation pour les équipes nouveaux médias de chacune des chaînes de radio de Radio France (écriture, webdesign, animation de communauté, etc.). La DNM est également opérateur de quelques sites web spécifiques non reliés à une station de radio en particulier, mais qui les associe en revanche à différents niveaux: le site RF8, plateforme de diffusion et de prescription musicale, et nouvOson, plateforme de création et de diffusion d’oeuvres sonores multimédia, écrites et conçues pour le son multicanal (5.1 et binaural).
Combien de personnes se sont inscrites et ont envoyé leur création pour cette édition 2014 du concours ?
Pour cette année 2014, nous avons eu plus de 500 inscrits et finalement 140 personnes ont envoyé une oeuvre mixée.
Pouvez-vous revenir sur les différentes étapes du concours ?
Le concours s’est organisé en quatre temps. Le premier temps, interne à Radio France, a consisté à mobiliser les sept chaînes de Radio France pour qu’elles participent à l’élaboration de la palette sonore qui a été mise à disposition des participants au concours qui, tous, ont dû partir du même matériau pour le mixage attendu. Il s’agit de brefs extraits de l’antenne, de rush d’émissions, de prises de sons «off», voire de pépites, que les uns ou les autres ont conservés sans forcément les diffuser préalablement. L’essentiel est que ces sons soient d’une quelconque façon représentatifs de la variété de nos radios. Cette année une contrainte supplémentaire était imposée: que ces sons soient pour une partie en rapport de près ou de loin avec le Brésil.
Le deuxième temps a été celui du public: l’inscription des candidats qui leur a permis d’accéder au téléchargement de cette palette sonore, puis la composition. Chacun peut dans cette palette faire «son» marché: partir d’un ensemble de sons, sans limite inférieure ni supérieure du nombre d’échantillons utilisés, puis triturer, bidouiller, leur faire subir les effets de son choix et ainsi réaliser sa création sonore mixée. Une fois le mix envoyé, vient le temps de l’écoute et de la délibération.
Le troisième temps fut celui de la sélection: l’écoute est effectuée à toutes les étapes dans le respect total de l’anonymat des candidats (chaque mix correspond à un numéro de fichier et non à une identité ni même à un pseudo). Il y a d’abord une présélection.Puis le jury de chaque chaine effectue son choix et sélectionne 3 nominés après écoute des mix stéréos et discussion collective (3 personnes minimum par chaine) en vue de décerner un prix au nom de chaque station, tandis que le jury de la DNM avec un représentant de chaque chaîne se prononce sur la catégorie multicanal.
Enfin, le dernier temps est celui de la proclamation des résultats et de la fête: la soirée du 23 juin a été aussi un moment de réjouissance, avec écoute collective rythmée par des pauses musicales et concert de fin, dans une ambiance cette année toute brésilienne pleine de surprises, animée par le parrain du concours, le musicien Bertrand Burgalat, digne successeur de Klaus Blasquiz qui avait aimablement accompagné la toute première édition.
Qui sont vos partenaires et que gagnent les lauréats ?
Le GRM de l’Ina et la société New Audio Technology: les plugins GRM Tools conçus et réalisés par l’Ina GRM sont le fruit de nombreuses années d’expérimentations et de développement de logiciels de traitement sonore à l’usage des musiciens, des compositeurs et des designers sonores. De notoriété mondiale ils sont utilisés aussi bien par l’industrie du cinéma, que par les studios de production musicale et de jeux vidéo.New Audio Technology est une société qui développe des logiciels pour du mixage en trois dimensions et des signaux audio panoramiques. Sa technologie fournit tous les moyens pour mixer, traiter et distribuer un nombre infini de signaux audio pour des réglages d’enceintes de complexité arbitraire.
Les lauréats des prix de chaîne gagnent un plugin NAT et le vainqueur du prix nouvOson (oeuvre multicanal) gagne le plugin GRM Tools 3.
Y a-t-il déjà une prochaine édition en préparation?
Cette année n’est que la deuxième édition du concours mais nous nous rendons compte que chaque édition du concours est l’occasion de nouvelles idées, de nouvelles envies, donc oui bien sûr nous nous attellerons rapidement à la conception de l’édition 2015.
Aller plus loin…
Le site dédié :
http://nouvoson.radiofrance.fr