On écoute quoi cette semaine ? La sélection musicale hebdo de KR

Singles, albums, concerts…. retrouvez chaque semaine notre sélection musicale. Cette semaine, du 24 au 30 juin, on se replonge dans les archives radio de Serge Gainsbourg, on écoute le bruit de la terre avec Erland Cooper, on se réécoute des vieux tubes rock avec « la machine à remonter le rock » à Bobino, on s’évade à Java avec Thee Marloes et on se remet au frais avec eat-girls.

Photo @Samuel Davies


L’INA n’en finit pas d’investir le champ de la musique en exploitant ses archives audiovisuelles. Il y a eu la collaboration avec Dombrance pour son album République Électronique. Le 25 juin, c’est «Nous… Nougaro !», un concert patrimonial dédié à Claude Nougaro, réalisé sous la direction musicale de Mathias Malzieu de Dionysos, qui se joue au Grand Rex à Paris, agrémenté d’images d’archives retravaillées et augmentées. Depuis quelques années, l’INA édite aussi des inédits d’artistes sur vinyle à travers une association avec la plateforme Diggers Factory. L’établissement public vient à ce titre de sortir un album inédit de Serge Gainsbourg, composé d’enregistrements publics réalisés entre 1958 et 1966 sur la radio française. Après l’ouverture de la Maison Gainsbourg fin 2023, voilà une belle occasion de se replonger dans l’univers de l’homme à la tête de chou.

Serge Gainsbourg à la radio  est disponible chez tous les disquaires et sur la boutique diggersfactory.com 


Le compositeur écossais Erland Cooper a eu la facétieuse idée d’enterrer en 2021, près de sa maison d’enfance des Orcades, une bande magnétique de ¼ de pouce sur laquelle ont été enregistrés plusieurs titres. Déterrée trois ans plus tard par des habitants de l’archipel écossais à la faveur d’un jeu de pistes qu’il a mis en place, puis mise au sec en exposition publique, sous clé, dans des disquaires indépendants à travers l’Écosse, il constate à sa lecture que les titres, enregistrés à l’origine par le violoniste soliste Daniel Pioro et Studio Collective, un groupe de cordes de chambre du Conservatoire Royal d’Écosse, ont survécu mais ont été légèrement altérés par leur séjour souterrain. Deux titres viennent de sortir, dont celui en écoute ci-dessous, auquel la terre, ici considérée par Cooper comme co-producteur, a apporté un peu de chaleur. Par les temps qui courent, un peu de nature, de poésie et de légèreté ne devrait nuire à personne. Son album Carve the Runes Then Be Content With Silence sort le 20 septembre chez Mercury KX / Decca, avec une date de concert annoncée à Paris, le 30 octobre, au 104.


Présenté en 2023 en off du Festival d’Avignon, ce spectacle mi-live mi-théâtre débarque à Paris au théâtre Bobino pour 18 représentations. Comme un juke-box qui aurait été propulsé dans l’univers du film « Retour vers le futur », le spectacle associe le personnage d’un animateur radio ébouriffé à trois musiciens-robots qu’il téléguide depuis sa machine. En 1h45 de show, ils parcourent à eux quatre les débuts du rock en mixant anecdotes, interprétations live de titres cultes couvrant la période des années 50 aux années 70, sur fond de scénographie plutôt aboutie. On s’est rendu à la première représentation avec l’envie, en sortant de la salle, de réécouter Chuck Berry, Elvis ou Buddy Holly. Ça tombe bien, la playlist des titres joués pendant le spectacle est disponible sur Spotify.
Après Paris, le spectacle partira en tournée en fin d’année et en 2025 dans toute la France.

La machine à remonter le rock
Théâtre Bobino • Paris 14
Jusqu’au dimanche 7 juillet 2024
lamachinearemonterlerock.com
Billetterie


L’Indonésie arrive discrètement à se positionner sur l’échiquier musical mondial. En décembre, on avait découvert chez les Suisses de Bongo Joe le psyché-funk des Balinais de Nusaranta Beat, vus et approuvés lors des dernières Rencontres Transmusicales. C’est un nouveau groupe, originaire de Surabaya sur l’île de Java, qui vient aujourd’hui nous caresser les oreilles avec ses influences Soul, Funk, Jazz et Pop. Leur album Perak sort le 9 août prochain sur le label new-yorkais Big Crown Records de l’excellent Leon Michels, producteur stakhanoviste à la barre du projet El Michels Affair.


Le trio lyonnais, qui a assuré plusieurs premières parties des Young Gods, s’amuse à triturer les sons à la maison dans leur home-studio. Leur nouveau single « 3 Omens » commence sagement par quelques beats électroniques associés à une ligne de basse sérieuse, puis s’encanaille au bout de deux minutes avec l’apport de nouvelles textures synthétiques et une voix à la réverbération profonde et entêtante. Dans la lignée de X-Ray Pop ou de Marie Möör, eat-girls applique la recette historique d’une French pop synthétique, avec un petit nappage à la sauce glaciale. Un album devrait sortir à l’automne chez le label allemand Bureau B, connu pour son appétence à rééditer des albums de musique électronique.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *